Coursés à plus de 200 km/h sur l’A1, ils laissent leur butin dans les bois
Le magasin Manor de Payerne a été victime du «coup du bélier». Les cambrioleurs ont fait main basse sur plusieurs centaines de milliers de francs en bijoux. «C’est du grand banditisme», dénonce le directeur. PAYERNE, LE 28 OCTOBRE 2008
LAURENT ANTONOFF | 28.10.2008 | 00:03
«Ce genre de pratique, c’est digne du grand banditisme. Après avoir enfoncé la vitrine du magasin avec une voiture, les cambrioleurs ont tout brisé à l’intérieur. Ils ont littéralement dévalisé notre bijouterie. L’or et les montres de luxe, tout y est passé! Il y en a pour plusieurs centaines de milliers de francs de butin.» Bertrand Bladt est directeur de Manor à Payerne depuis 21 ans. «Je n’avais jamais vécu un truc pareil.» Les cambrioleurs, coursés par plusieurs polices, ont abandonné leurs véhicules à Echichens et à Lausanne. Une partie du butin a été retrouvée dans les bois de Sauvabelin.
Le «coup du bélier»
C’est peu après 4 h hier que quatre individus aux visages recouverts d’un capuchon ou encagoulés ont défoncé la porte vitrée du magasin «Manor» à Payerne avec un véhicule selon la méthode du «coup du bélier». Ils ont pris la fuite à bord de deux voitures volées, une Audi S8 bleu foncé et une BMW noire aux plaques françaises, en direction d’Yverdon-les-Bains, puis de Lausanne. Une course-poursuite s’est alors engagée sur l’A1 entre les deux véhicules et des patrouilles de la gendarmerie fribourgeoise et vaudoise, à plus de 200 km/h. Parvenues à l’échangeur d’Ecublens, les deux voitures se sont séparées: l’Audi a pris la direction de Morges, la BMW celle de la Maladière.
Les polices municipales de Lausanne, Morges et la police de l’Ouest ont également été impliquées directement dans le dispositif d’interception et de recherches. Les autres polices municipales vaudoises, la police genevoise et le Corps des gardes-frontière ont été avisés et se tenaient prêts à intervenir.
Une partie du butin dans les bois de Sauvabelin
La BMW a été retrouvée avec une partie du butin dans les bois de Sauvabelin par la police lausannoise. L’Audi, elle, a été localisée à Echichens, grâce à l’appel d’un témoin. Un dispositif de recherches a été mis en place par la police cantonale vaudoise en étroite collaboration avec les polices municipales. Plusieurs chiens de police ont aussi été engagés, sans succès pour l’instant.
Encagoulés et gantés
Les individus, encagoulés ou masqués au moment du cambriolage, correspondent au signalement suivant: deux d’entre eux portaient une veste foncée et un pantalon type jeans. Un autre, une veste et un pantalon foncé. Le quatrième, une veste de couleur gris kaki. Tous portaient des gants.
Appel à témoins
Le Juge d’Instruction de service a ouvert une enquête pénale et les investigations sont menées par la gendarmerie et la police de sûreté pour identifier les auteurs de ce cambriolage. Les personnes susceptibles de fournir des renseignements au sujet de cette affaire sont priées de prendre contact avec les enquêteurs de la police cantonale vaudoise au numéro de téléphone 021 644 44 44 ou avec le poste de police le plus proche.
Les braqueurs aiment les Audi et les BMW
Une Audi S8 et une BMW volées utilisées pour un «coup du bélier» dans une vitrine: voilà un grand classique! Puissantes et solides, ces voitures allemandes sont très prisées des braqueurs. Lors du casse, le 27 décembre 2004 à 4 h du matin, de la bijouterie Horlogerie Junod à Lausanne (50 000 francs de butin), les malfrats avaient également employé une BMW et une Audi. Les plus recherchées sont les Audi RS4. Des bandes n’hésitent pas à dérober ce break à leur propriétaire par la violence: deux cas de car jacking s’étaient ainsi produits dans le canton en 2004. Le tennisman Marc Rosset avait été victime d’une telle agression à Genève.