Le plan pour l'emploi de Sarkozy en détails

Publié le par ©Lysdesneiges

Publié le 28/10/2008 à 14:31 - Modifié le 28/10/2008 à 19:43 Le Point.fr

Le plan pour l'emploi de Sarkozy en détails

Par Jamila Aridj


Deux jours avant l'annonce officielle des chiffres du chômage du mois de septembre, qui s'annoncent très mauvais, Nicolas Sarkozy prend les devants. Le chef de l'État a décliné une panoplie de mesures destinées à amortir les effets de la crise financière mondiale sur l'emploi, depuis Rethel dans les Ardennes, où il était en déplacement mardi.

Un plan que le président de la République a présenté comme la "3e étape" de son action contre la crise, après les mesures de sauvegarde des banques et celles pour les entreprises. Pour promouvoir l'emploi aujourd'hui, Nicolas Sarkozy veut créer une "véritable sécurité sociale professionnelle". Une notion nouvelle qu'il a développée en promettant des "décisions avant la fin de l'année".

Sécuriser le parcours professionnel . Parmi les dispositions choisies par le gouvernement figure la réorientation des moyens attribués à la formation continue aux salariés en difficulté et ceux qui sont les moins qualifiés. "Il faut garantir la qualité de la formation continue et responsabiliser les entreprises sur la formation qu'elle font prendre à leurs salariés. Des décisions ambitieuses doivent être prises avant la fin de l'année pour réformer [ce] système."

Améliorer le retour à l'emploi . Deuxième axe développé : "une indemnisation chômage plus juste et des mesures incitatives au retour à l'emploi". Pour cela, il faut "simplifier les filières d'indemnisation" des chômeurs, avec la mise en place d'une "filière unique" qui permettrait aux demandeurs d'emploi, après six mois de cotisations, "d'accumuler progressivement des droits", avance Nicolas Sarkozy. Et de dénoncer : "Aujourd'hui, un salarié qui a enchaîné 15 mois de CDD au cours des 26 derniers mois est indemnisé trois fois moins longtemps qu'un salarié en CDI qui a travaillé 16 mois au cours de la même période. Ce n'est pas normal."

"Ne peut-on envisager des mécanismes qui incitent à une reprise d'emploi plus rapide ? N'est-il pas possible de mobiliser l'assurance chômage au service de l'emploi des seniors plutôt qu'à leur retrait du marché du travail ?", ajoute-t-il, soulignant que "les partenaires sociaux, qui gèrent l'assurance chômage, ont conscience de leur responsabilité en la matière".

Ainsi, la réforme du service public de l'emploi, qui passe par la création du Pôle emploi, née de la fusion ANPE-Assedic, est pour Nicolas Sarkozy "cruciale pour en finir avec la course d'obstacles si souvent associée à la recherche d'emploi. Il a prévenu que dès l'été prochain il ne d[evait] plus exister en France que des guichets uniques" pour les demandeurs d'emploi et que "dès septembre prochain, l'entretien unique [devait] être généralisé".

Développer les contrats aidés . Autre piste, qui n'est pas nouvelle, celle des "contrats aidés". Mise en place par le gouvernement Jospin, la mesure avait été vivement critiquée en 2002 par la droite, qui l'avait jugée trop coûteuse. Le chef de l'État a demandé au gouvernement "d'augmenter à 330.000 le nombre d'embauches dans ces contrats dans le projet de loi de finances pour 2009, soit 100.000 de plus que ce qui était prévu". Un dispositif qui vient s'ajouter aux 60.000 contrats supplémentaires qui avaient été décidés pour 2008 en juillet dernier au moment où le marché de l'emploi s'essoufflait. Mais Nicolas Sarkozy va cette fois plus loin en demandant la préparation d'une "véritable offre de services destinée aux bénéficiaires de contrats aidés, en cours même de contrat, pour leur donner le maximum de chances d'obtenir à la sortie un emploi dans une entreprise".

Selon le ministère de l'Économie, ces 100.000 contrats de travail aidés supplémentaires coûteront "environ 250 millions d'euros" et seront incorporés au projet de loi de finances par un amendement. Ils ne vont pas "tous peser intégralement sur le budget 2009" car ils ne prendront pas tous effet au 1er janvier. En année pleine, leur coût sera "environ le double", soit autour de 500 millions d'euros.

Mieux faire face aux plans sociaux. Pour aider les salariés victimes de licenciement économique à se reclasser, l'expérimentation du "contrat de transition professionnelle" serait prolongée et étendue aux "bassins d'emploi qui seront les plus touchés par des difficultés économiques", au-delà des sept sites qui ont déjà expérimenté ce système.

Libérer le travail dominical. Le président de la République a également relancé son fameux "travailler plus pour gagner plus". Il demande aux parlementaires de se saisir "maintenant" et "sans tabou" d'une proposition de loi "qui a été préparée" sur le travail dominical. "Pourquoi continuer d'empêcher celui qui le veut de travailler le dimanche ?" Le travail dominical, "c'est un jour de croissance en plus, c'est du pouvoir d'achat en plus."

Mettre l'accent sur le service à la personne. Pour cela, Nicolas Sarkozy a évoqué la possibilité de mettre en place une avance sur le crédit d'impôt dont bénéficient les employeurs de salariés pour des services à domicile. Selon lui, les emplois de services à la personne "contribuent puissamment à l'activité économique et sont un véritable enjeu de société, qu'il s'agisse de la garde d'enfants, de l'assistance aux personnes dépendantes ou encore de la conciliation de la vie familiale et professionnelle", rappelant que "dans les deux ans qui ont suivi la mise en place du plan d'aide aux services à la personne, 235.000 emplois ont été créés". Il a par ailleurs estimé que "de nouveaux champs" étaient "à explorer". Parmi les nouvelles pistes, le portage de la presse à domicile, qui "serait un vrai plus pour les abonnés et un soutien précieux au secteur de la presse".


 
       
     
     
     
     
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Publié dans Infos Général

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